"Voici que la saison décline,

L’ombre grandit, l’azur décroît,

Le vent fraîchit sur la colline,

L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

L’ océan n’a plus d’alcyon ;

Chaque jour perd une minute,

Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,

Est immobile à mon plafond ;

Et comme un blanc flocon de neige,

Petit à petit, l’été fond."

Demain l’été ne sera plus là

Il est de ces endroits où l’été semble permanent.

Il règne au cabanon une atmosphère familière et paisible. Chaque élément semble être à sa place depuis toujours, comme si rien ne bougeait dans ces décors désuets, abimés par le passage du vent, du sel et du soleil. L’inertie du temps sur ces endroits est rassurante, à quelques pas d’une métropole qui se métamorphose vite, il est réconfortant de pouvoir se mettre à l’abri dans des lieux qui eux ne changent pas. Ces lieux qui nous invitent à ralentir, à profiter d’une vie plus simple et à se retrouver ensemble. Passé, présent, les deux se rencontrent ici et brouillent les pistes pour nous inviter à voyager au rythme des vagues, des cigales et des cliquetis des verres qui trinquent.

Les cabanons étaient des hangars à bateaux de pêche nichés dans les calanques pour mettre les embarcations à l’abri. Au fil du temps ils ont été transformés en résidence secondaire. Le farniente y est art de vivre, ils sont le symbole d’une villégiature locale et populaire, à la différence des Bastides où se retrouvaient les bourgeois de la cité phocéenne.

Originellement, les cabanons ne s’achetaient pas. Ils se transmettaient de génération en génération de pêcheurs. Depuis plusieurs années la quiétude de ces lieux est menacée. l’application de la Loi Littoral entraine la destruction de cabanons bordant les côtes marseillaises et la spéculation des prix, conséquence du regain de popularité récent de la cité phocéenne, poussent les cabanonniers historiques à vendre.

Aujourd’hui, les cabanons appartiennent au monde d’hier.

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- Nuances / Marseille